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Caractérisation des sols Moins de 1 % de la SAU française couverte

Environ 135 000 ha ont bénéficié de mesures de conductivité et de résistivité en dix ans.

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Le sol reste-t-il le parent pauvre de l’investissement et de la connaissance en France ? Tout porte à le croire. Lors du séminaire de la chaire AgroTic, qui s’est tenu sur le sujet ce mardi 5 décembre 2017 à Bordeaux, les spécialistes invités ont fait état de l’avancement des travaux de recherche et des commandes techniques.

 

Moins de 1 % de la SAU hexagonale aurait bénéficié d’une étude de conductivité ou de résistivité lors des dix dernières années. Nina Lachia, chef de projet AgroTic à Montpellier Supagro, précise ainsi que la majorité de cette surface, soit 85 000 ha, a pu faire l’objet d’une étude de conductivité, moins onéreuse qu’une caractérisation par résistivité.

Progrès techniques

L’intérêt de la profession agricole pour la connaissance des sols est pourtant marqué. D’après un sondage réalisé auprès de techniciens viticoles, seuls 17 % d’entre eux disent ne jamais utiliser d’outil numérique, de capteur, de cartographie ou d’analyse, pour caractériser le sol. Dès lors, un décalage fort existe entre les besoins et les connaissances précises. Celles-ci avancent pourtant, mais au rythme très lent de l’évolution matérielle.

 

« Il y a sans conteste des progrès techniques au niveau de l’instrumentalisation au sol, explique Guillaume Coulouma, chercheur à l’Inra. C’est par exemple le cas des résistivimètres. Il y a aussi un progrès informatique, notamment sur les résolutions et sur la capacité de traitement de l’information. » Mais il n’existe pas de capteur universel, et il y a encore beaucoup de progrès à faire, la faute à la complexité des sols et aux coûts matériels encore élevés.

La connaissance tirée par les services

Pourtant, des prestations se développent et une offre de services existe. En effet, trois enjeux particuliers tirent la demande : la connaissance sur la matière organique, sur l’eau et la communication. Que ce soit Corhize, Agralis, Défisol, Geocarta… plusieurs acteurs doivent répondre aux interrogations des agriculteurs en matière de fertilité des sols, d’irrigation ou de connaissances portées à communication.

 

Seules quelques initiatives encore isolées commandent une analyse plus poussée. C’est par exemple le cas des Vignerons de Tutiac. « Nous avons fait procéder à des mesures de résistivité des sols depuis 2007 sur l’ensemble du vignoble, décrit Julien-Mathieu Marciset. Cela nous a permis de distinguer des zones de sols homogènes. Neuf cuves ont ainsi été différenciées à Marcillac en 2013 et vingt et une en 2014. En 2015, ce sont quinze mille hectolitres qui ont bénéficié d’une sélection fondée sur les typologies variées de terroirs. Il y a une volonté d’affiner la qualité des vins depuis cette démarche. Nous avons un projet d’étiquette pour faire ce lien avec les différents terroirs. »

30 ans pour cartographier au 1/250 000

Outre les services, quelques initiatives tentent de faire avancer la connaissance des sols. Certaines sont de longue date. Le projet de cartographie nationale des sols a été initié dans les années quatre-vingt-dix. Il devrait se terminer autour de 2020. Cette base de données aux 1/250 000 est opérationnelle dans quelques régions.

 

« Pour plus de précisions, c’est au petit bonheur la chance du pédologue », confie Philippe Chéry, chercheur à Bordeaux Sciences Agro. Céline Collin Bellier, la présidente de l’Association française de l’étude des sols, renchérit : « Il faut mettre des sous pour payer la facture. Les progrès sont en attente. Et ce n’est pas une question de formation. Les pédologues, il y en a beaucoup, mais ils se réorientent. »

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